Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
183
DE JEAN FROISSART.

CI SENSIEUT

LE TRETTIE DE L’ESPINETTE AMOUREUSE.


Pluiseur enfant de jone éage
Desirent forment le péage
D’amours payer ; mès s’il savoient,
Ou si la cognissance avoient
Quel chose lor fault pour payer,
Ne s’i vodroïent assayer ;
Car li paiemens est si fes
Que c’est uns trop perilleus fès.
Nom-pour-quant gracieus et gens
Samble-il à toutes jones gens ;
Je m’i acord, bien ont raison ;
Mès qu’il le paient de saison
En temps, en lieu, de point et d’eure.
Et si c’est dessous ne deseure
L’éage qu’il leur apertient,
Folie plus que sens les tient.
Mes tant qu’au fait, j’escuse mieuls
Assés les Jones que les vieuls ;
Car jonece ne voelt qu’esbas
Et amours en tous ses esbas,
Quiert ceuls trouver et soi embatre
Entre euls, pour soi et ceuls esbatre.
En mon jouvent tous tels estoie ;