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DE JEAN FROISSART.


» Qu’on doit bien tenir en chierté,
» N’a-elle souveraineté
» Sus la Roze et sus toutes flours ?
» Si a, et a éu tous jours,
» Et avera, et c’est bien drois ;
» Car si com le lion est roix
» Des bestes, et li aigle aussi
» Roix des oiseaux ; est, je vous di
» La Flour-de-Lys la souverainne
» Sus toutes flours, et plus hautaine.
» Siques vous irés en sa court.
» Eureus est qui y ont recourt.
» Je ne vous sçai mieulz envoyer
» Pour vo querelle plaidoyer.
» Il n’i a pas trop longe voie.
» Vous dirés que là vous envoie,
» Pour conseil et qu’on vous sequeure. »
— « Ha ! chiere dame, et où demeure
» La Flour-de-Lys ? puis qu’ensi est
» Nous irons là quant il vous plest. »
Elle respont sans détriance :
« Au noble royalme de France.
» Là trouvères en tous delis
» La noble et haulte Flour-de-Lys
» Très grandement acompagnie
» De belle et bonne compagnie,
» De hardement et de jonece
» De sens, d’onnour et de larghece,
» De qui vous serés recoeilliés
» Liement, et bien conseilliés