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DE JEAN FROISSART.

Ci s’ensieut comment li advocas de la Violette soustient sa querelle.

« Ô advocas de Violette,
» Venez avant, car on vous trette
» Articles d’opposition,
» Ce dist Imagination,
» Si vous y fault faire response,
» Voires, se le plait je n’esconse. »
Li advocas respondit, dame !
Et dist : « Je sui tous près, par m’ame
» De respondre et faire devoir
» Et de monstrer que j’ai dit voir ;
» Et tout premiers je mac en prose.
» Je ne dis mies que la Rose
» Ne soit et belle, et bonne, et sage,
» Et n’ait en li tamaint usage
» Qui sont moult à recommender ;
» Mès l’advocat voeil demander,
» Se la figure est acceptable
» Dou soleil, ne bien véritable.
» Rose est muiste, et le soleil chaus.
» Or est dont li argumens faus.
» Et non-pourquant, vaille que vaille,
» Car mon espée ossi bien taille
» De tous taillans comme la sieve,
» Fols est qui advocat esquieve
» Pour chose qu’il puist langagier,
» Quant on l’a de quoi calengier.
» Et j’ai ocquoison et calenge
» De calengier ; si le calenge.