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POÉSIES


Nulle riens de ceste matère.
— « Mestres, par l’ame vostre père !
» Dites moi quel chose il vous fault,
» Ne a falli, et dou default
265» Volentiers y adrecerai. »
Je respons : « Je te le dirai.
» Tu scés comment je me parti
» De Blois, et sus un bon parti,
» Don conte Gui, mon droit seignour.
270» Je, qui ne tenc qu’à toute honnour,
» Et qui moult desiré avoie
» D’aler en mon temps une voie
» Véoir de Fois le gentil conte
» Pour un tant que de li on compte,
275» Moult de largheces et de biens ;
» Et vraiement il n’i fault riens
» Que largheces et courtoisies,
» Honneur sens ; et toutes prisies,
» Qu’on peut recorder de noble homme
280» Ne soïent en celui qu’on nomme
» Gaston, le bon conte de Fois.
» Mon mestre, le conte de Blois
» Escrisi pour moi devers li ;
» Et le conte me recoelli
285» Moult liement et doucement.
» J’ai là esté si longement
» Dalès lui, qu’il ma pléu voir ;
» Se je desiroie à avoir
» De son estat la cognoissance ;
290» Je l’ai éu à ma plaisance ;