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POÉSIES

DE JEAN FROISSART.


LE DIT DOU FLORIN.

Pour bien savoir argent desfaire,
Si bien qu’on ne le scet refaire,
Rapiecier ne remettre ensamble,
Car tel paour a que tous tramble
5 Quand il est en mes mains venus,
Point ne faut que nulle ne nuls
Voist à Douay ou à Marcienes,
À Tournay ou à Valencienes,
Pour quérir nul millour ouvrier
10 Que je sui l’esté et l’ivier,
Car trop bien délivrer m’en sçai.
Je l’alève bien sans assai
Ne sans envoyer au billon.
Aussi à la fois m’en pillon
15 Aux dés, aux esbas et aux tables,
Et aux aultres jus délitables ;
Mès pour chose que argens vaille,
Non plus que ce fust une paille
De bleid, ne m’en change ne mue.
20 Il samble voir qu’argens me pue ;