r s’avise Melyador
C’au chevalier vodra encor
Parler, par tres bon couvenant,
Pour ce qu’il le voit combatant
Biel et bien, et par bon affaire.
Adont li va son compte faire
Et dist : « O, chevaliers irois,
« Soiiés tous segurs se vos rois
« Avoit auques de chevaliers
« As armes ossi coustumiers,
« Et ossi preus que je vous trueve
« Et c’a l’espée vous esprueve,
« Il en vaudroit grandement mieulz.
« De ce vous vodroie en tous lieus
« La grasce porter, c’est raisons ;
« Mais dittes quelz est vostres nons,
« Voires, se je le puis savoir,
« Et se point vous volés avoir
« La grasce, selonch mon parler, f. 179 d
« Que par devers vo roy aler
« Sus le maniere que j’ay dit. »
Adonques pensa .i. petit
Dagors, puis respondi tout hault :
« Sire chevaliers, sans defaut
« Vous nommerai mon nom en l’eure.
« On m’appelle la ou demeure
« Dagor, et par tout ce pays.
« Mais vous m’avés en termes mis
« Chi coses la, ou fort je pense
« Et dont je fay grant differense,
« Que d’aler devers monsigneur.
« Il me tourroit a deshonneur,
« Ce m’est vis, quant tout considere.
« Or nous couvient, c’est cose clere,
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