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Méliador


23640 Toute ma vie ensi ferai,
Et de ce ja ne vous doubtés,
Mon doulz, etc.

De ce voloir ja n’isterai,
Car mes coers s’est a vous donnés
23645 Ou lieu dou vostre que jou ay.
Mon doulz, etc.


« 
Voires », ce dist Melyador,
Qui le parler reprist encor,
« Flori, dittes vous a bon sens f. 174 c
23650 « Que cilz rondelès qui est gens
« Fu fait de ma dame Hermondine ? »
Respont Floris : « Je l’adevine,
« Sire, a raison considerer.
« Au mains li ai je oÿ chanter
23655 « Plus d’une fois, il n’est pas doubte,
« Et celle avoech li qui est toute
« Encline a ces esbatemens. »
— « Par ma foy, s’est uns sentemens
« Biaus et jolis », ce respont lors
23660 Li damoisiaus Melyadors,
« Et si l’ay oÿ volentiers.
« Or me dittes, compains entiers,
« Se plus retenus en avés ? »
— « Oïl, sire, savoir devés
23665 « Que quant la je sejourne entre elles,
« Chanter me font mes damoiselles
« Une heure dou leur, puis dou mien,
« Et ensi a le fois retien,
« Quant je voy que la cose touche,
23670 « Volentiers ce qui de leur bouche
« Se part et ist joieusement.