Ce soir, mais il n’en fisent compte.
Dou logeïs pas on ne compte
Quatre liewes jusques au pas
Des Perrons, qui siet la tout bas,
Le quel gardent doi chevalier,
Qui sont able, fort, et legier
Et bien tourné pour porter painne.
On ne vera dedens quinsaine
Chevaliers de plus grans corsages.
Mais adont estoit li usages
Qu’il s’armoient moult sobrement,
Mais qu’il euissent seulement
Une targe, ossi une lance,
Et une espée de fiance, f. 172 d
Et .i. dur hÿaume en leur teste.
De ce faisoient il grant feste,
Il ne souhaidassent point mieulz.
Nulz de ces .ii. n’estoit point vieulz ;
Cescuns, avoit .xx. ans d’eäge.
Si appelloit on le plus sage
Arselon et l’autre Albanor.
Argent n’i avoit point ne or
Sus leurs targes qui furent fortes
Et faites de nervures tortes :
Nulz fiers ne poet entrer dedens.
Une hace noire, a mon sens,
Portoit cescuns dessus sa targe.
Melyador, qui point n’atarge,
Au matin s’est partis de la
Et devers le pas chevauca
Tout souef, il n’est mies doubte,
Quoi que nullement ne redoubte
Les chevaliers qui sont au pas,
Mais il le fait pour ses esbas
Avoir, au pays regarder
Et pour ses chevaus reposer.
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Méliador