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Méliador

De tous biens estre attendans.
De l’espoir ne me yoel faindre,
Ne jamais ne quier enfraindre
D’Amours les commandemens.

22945 Pour cose c’on puist parler,
Toutdis voeil je demorer,
Quoi que je fay,
A celui qui n’a nul per
Et que j’aime sans fausser
22950 Et amerai,
Quant pour loyaument etc.



Li chevaliers fu bien oÿs,
Qui comme demi resjoÿs,
Canta adont, saciés de voir,
22955 Mais, a fin c’on peuist avoir
Cognissance de sa grant painne,
Canta dalés sa souverainne
Ce virelay a lie vois.
Respondus fu a ceste fois,
22960 De tous et de toutes : « Moult bien »,
Et bien prisiés sur toute rien
Et li chevaliers et li chans.
De puis y ot je ne sçai quans
Rondelès et virelais dis,
22965 Mais je ne puis mies toutdis
Estre de si bonne memore
Que de tous je me rememore.
Toutes fois jou en retins .i.
Que j’ai de puis, en coer enjun,
22970 Dit et recordé pluiseurs fois,
Pour l’amour de la douce vois
Et de ceste qui le canta.
Agamanor bien l’escouta, f. 169 c