Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27
Méliador

« L’estat, l’ordenance et descrire
« De dame Hermondine la belle,
22715 « Vous fourmastes sus sa querelle
« .I. veu que vous tenrés en voir,
« Car mari ne poés avoir,
« Com riches qu’il soit ne haus homs,
« Se ce n’est des preus li secons.
22720 « Ceste response vraiement
« Li plaira si tres grandement
« Qu’il ne vodroit nulle aultre oïr,
« Et li poroit encor venir
« A pourfit et a grant vaillance.
22725 « A tout le mains en l’esperance,
« Se departira il de nous.
« Ma cousine, qu’en dittes vous ?
« Ai je bien dit ? — « Oïl, cousine,
« Et quant vo parole imagine,
22730 « J’en voel faire une auctorité ;
« Car voirement en verité
« Vous di, et si le vous recorde,
« Coi que mon coer assés s’acorde
« Au chevalier dont sui priie,
22735 « Et que plains de chevalerie
« Soit, si com nous avons veü, f. 167 d
« Et le tieng a moult pourveü
« De ce qu’il fault en gentil homme,
« Et que ses bienfais se renomme,
22740 « Je n’arai mari quel qu’il soit,
« Se il n’est, telz que estre doit,
« Li secons preus de ceste queste,
« Or couvient dont qu’il me conqueste,
« S’il me voelt pour sa dame avoir,
22745 « Et ensi le dirai au soir.
« Si s’avise sus ce parti. »
— « Voire, voire, cousine, ensi
« Li dirés vous pour le milleur.