gananor, qui fu moult gens [1]
Et bien prisiés de toutes gens,
Le cheval fiert des esporons.
Bien cognissoit les grans renoms
Dou chevalier au soleil d’or,
Et que dessus la place encor
Plus vaillant n’i avoit de li.
Ce grandement li abelli,
Car mies n’en avoit envie,
Mais, pour moustrer a celle fie
Sa proece par devant ceste
En quel nom il fu a la feste
De Tarbonne, c’est Phenonée,
Ou fort s’en vient a la meslée
Pour mieus le tournoy renforcier.
Encontré a .i. chevalier
C’en nommoit monsigneur Savare.
De l’espée, non d’autre bare,
Li donne si grant cop amont,
Sus le hÿaume, qu’il le font
Tout bas sus le col dou cheval,
A painnes qu’il n’ala aval.
Puis passe oultre en tres bon arroy
Et s’en vient par devant le roy,
Qui moult volentiers le regarde. f. 215 a
Encontré a dessus sa garde
Melyador, qui bel tournoie ;
Il n’est point issus de sa voie,
Mais le vient vaillanment requerre.
- ↑ 29258 Ce vers répond au 12e du troisième fragment de A, mais la différence est telle entre la version A et la version B que vingt lignes à peine de B se retrouvent dans le fragment en question. Nous nous bornerons donc à le reproduire dans l’Appendice du présent volume, en nous réservant d’y indiquer les rapports existant entre les deux textes.