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Méliador

27200 « Se roÿne vous fait d’Irlande.
« Mais ce que j’aim pas ne cognois,
« Dont ce m’est a le fois anois,
« Et si n’en puis faire aultre cose. »
Adont Phenonée li glose
27205 L’ordenance de sen amour,
Et comment a Tarbonne, .i. jour,
Cilz chevaliers eut du tournoy
Le pris, par son tres bon arroy
Et la vaillance de son corps.
27210 Encores li fait les recors
Comment il se fist cognissable
De li, et poindi une table
Et une table tout entiere,
Et le vint vendre a la barriere f. 200 d
27215 Dou fort ou elle se tenoit,
Et comment combatus s’estoit
A .ii. chevaliers vaillanment.
« Mais, Sebille, certainnement
« Je ne sçai de li aultre conte.
27220 « Se filz est de duch ou de conte,
« Onques a moy n’en voelt riens dire.
« La riens plus qui a lui me tire,
« C’est pour sa grant chevalerie,
« Car en la queste ne sçai mie,
27225 « Fors .i. tout seul, qui point le passe
« De vaillance et de bonne grasce ;
« Mais cilz qui porte .i. soleil d’or
« De proece le passe encor.
« Cilz la sera pour Hermondine ;
27230 « Bien le tesmongne la roÿne
« Nostre dame, qui nous maintient,
« Voires, se uns plus preus ne vient.
« Il en soit ensi qu’il poet estre,
« Mais je ne me sens mies mestre
27235 « De men coer, pour ce chevalier.