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Méliador

11945 « Qui se voelent ensonniier
« De porter ces biaus anelès,
« Ces affikès, ces fremillès,
« Par ces chastiaus et ces manoirs,
« Car vous savés, et c’est tous voirs, [1]
11950 « Que ces dames et damoiselles,
« As queles vienent telz nouvelles,
« Sont par nature moult engrans
« De veoir tous telz marcheans,
« Et pour les jeuelès qu’il portent
11955 « Apriès quoi elles se deportent.
« Vous en avés, et s’en querrons,
« Car or en une cité sons
« Ou gens y a de tel affaire,
« Qui au besoing les scevent faire.
11960 « Et quant pourveü en arons,
« Devers Montsegur nous trairons ;
« Lors prenderons nouviel conseil. »
Melyador, qui en frefel
Soudainnement se resjoÿ,
11965 Dist ensi : « Je t’ai voir oÿ
« Ossi tres volentiers parler
« C’on poroit dire ne penser,
« Et, pour l’amour de ton langage,
« Tant y ay jou bon avantage.
11970 « Amours m’a mis et met en voie,
« Et chi le sentement m’envoie
« De faire .i. rondelet joli,
« Et tout pour l’amour de celi,
« Que tu me dis et si m’afferme
11975 « Que je verai dedens brief terme. f. 88 c
« Le rondelet te canterai,
« De coer liet, amoureus et gay. »

  1. 11949 c’est, B s’est.