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Méliador

« Je vous di que lonch va recors :
« J’espoir ci une grant nouvelle
« A oïr. » Et adont la belle
20590 Tressaut et en bas li demande :
« Cousine, je me sench pesande
« Pour les parolles que vous dittes.
« Je voi chi des coses escriptes
« Voirement ou je pense fort.
20595 « Je ne sçai se j’ai droit ou tort, f. 152 a
« Mais or me dittes vostre avis. »
Respont Luciienne : « Il m’est vis,
« Par l’ordenance que je voi,
« Que cilz qui fu a ce tournoy
20600 « Dont fait mention ceste hystore,
« Et qui eut le pris et le glore
« De ce tournoy pour la journée,
« C’est cose trop bien ordenée,
« A bien oÿ parler de vous,
20605 « Que vos coers qui est frans et doulz
« S’enclina a lui pour ce jour,
« Et s’a bien oÿ de l’amour
« Parler et par quele matere
« Vous l’envoiastes a vo frere
20610 « Par regard, non par aultre cose.
« Certes, cousine, je suppose
« Que cils chevaliers ait trouvé
« Aucun ouvrier bien esprouvé ;
« Si l’a fait par deça venir,
20615 « Pour vous remoustrer et offrir
« De sa vie une grant partie,
« A le fin qu’en vo maladie
« Vous en soiiés reconfortée.
« Siques, tres douce Phenonée,
20620 « Mandons droit ci vo camberiere,
« Et li une de nous enquiere
« Comment il va de cest afaire,