Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/323

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
319
Méliador

20175 « A Phenonée, il est tout cler.
« Quant fait l’arai, je t’ai couvent,
« Je li porterai bellement
« Et li dirai tout de premiers
« Que dou faire ay esté ouvriers.
20180 « Tost verai a sa contenance
« Se point y prendera plaisance.
« S’elle le prent, c’est bon pour moy,
« Car, avant que parte de soy,
« Je li compterai men entente. »
20185 — « Certes, ceste ordenance est gente, »
Ce li dist Bertoulès en l’eure.
Ensi Agamanor demore
Sur ce pourpos, sans point partir, f. 149 a
Ne nulz ne li peuist tollir,
20190 Tant li est entrés ens ou cuer.
Adonc chevaucent sur ce fuer
Que pour venir devers Tarbonne.
En ce chemin trop bien s’ordonne
Bertoulès sus cesti afaire,
20195 Et dist : « Voir, je n’ai la que faire
« D’aler a Tarbonne avoech vous,
« Siques avisons entre nous
« La ou je porai demorer
« Et ou vous me porés trouver. »


20200
En chevaucant tout leur chemin
Ont tant viset qu’il ont fait fin.
A une journée petite
De Tarbonne, plus n’est escripte,
En .i. bois avoit .i. manoir
20205 Ou une veve dame, voir,
Demoroit avoech ses mesnies.
La avoit belles praieries,
Estans et esbanois assés.