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Méliador

Cilz, le quel aventure mainne
Par le pays, si com savés,
19755 S’est en travillant avisés
Qu’il demandera au varlet,
Qui dalés lui gist, tout le fet
De son mestre, et quelz homs se dist.
Adont en parole le mist
19760 .I. petit apriès mienuit :
« Compains, » dist il, « ne vous anuit
« S’un petïot a vous je bourde.
« Voirs est que volentiers m’alourde
« A toutes coses de nouviel.
19765 « J’ai veü, sachiés, maint reviel,
« Mainte feste et maint esbanoy ;
« Mais, par ce pays, ores voy
« Pour oïr et savoir nouvelles.
« Et se nulles en savés belles,
19770 « Si les dittes, je vous en pri. »
Et lors Bertoulès respondi,
Qui dist : « Sire, se vous me dittes
« Sur quoi vos voies sont escriptes,
« Tant vous en puis je bien prommettre.
19775 « Espoir me porés vous bien mettre
« En matere que de vous dire
« Tout ce que vostre coer desire ;
« Car monsigneur premierement,
« Et je avoech li vraiement,
19780 « En plusieurs lieus nous embatons, f. 146 a
« De quoy des nouvelles savons
« Plusieurs fois, alant et venant. »
Lyones ot le couvenant
De Bertoulet et sa parolle ;
19785 Si dist ensi quant il parolle :
« Certes, compains, vous dittes bien,
« Et je vous voel, sans mal enghien,
« Dire tout ce que je requier ;