Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/308

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
304
Méliador

 


Or se resjoÿ Phenonée
Et dist : « Cousine, cilz m’agrée
« Assés mieus que cilz de devant.
19655 « J’en prise mieulz le couvenant,
« Les paroles et la façon. »
— « Cousine, vous avés raison,
« Car il est trop plus amoureus,
« Trop mieus fais et plus gratïeus.
19660 « En telz et en aultres assés.
« Ançois que li ans soit passés,
« Nous esbaterons vous et moy.
« Ostés vo cuer de tout anoy
« Et de grosse merancolie.
19665 « Vous devés estre gaie et lie,
« Nulle aultre riens ne vous besongne,
« Et lorsque vous arés besongne [1]
« De confort, si parlés a mi ;
« Vous l’arés tout prest, ce vous di. »
19670 — « Grans mercis », respont Phenonée.
Ensi se tient reconfortée
La fille au duc de Cornuaille.
Non obstant tout ce se li baille
Amours pluiseurs de ses assaus,
19675 Mais ses retours et ses consauls
Est dou tout devers Luciienne,
Qui doucement li amoiienne
Les pensées qui le visetent, f. 145 b
Et qui en dur parti le mettent
19680 Entre nuit et jour bien .v. fois.
Nous lairons Phenonée ou bois,
Ens ou manoir, avoech ses gens,
Et parlerons, il en est temps, [2]
D’Agamanor le bon vassal,

  1. 19667 arés, B avés.
  2. 19683 Et parlerons, B Ot parlerons.