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Méliador

Phenonée .i. pau se conforte
19390 Sus ces raisons, tant que pour l’eure ;
Et adonques plus ne demeure
Li dus, mes la Lyonniel mande
Et tout ensi li recommande :


« 
Lyonniel, je vous ay nourri
19395 « Dalés ma fille et dalés mi,
« Et je vous tieng bon et fiable,
« Et de corps assés preu et able
« Pour bien porter une besongne.
« Savoir devés qu’il nous besongne
19400 « Que vous vos metés au chemin
« Et chevauchiés tant, a tel fin
« Que point ne revenés vers nous,
« Pour demorer les termes tous
« De la queste que vous savés,
19405 « Se vraies nouvelles n’avés
« De Melyador, mon biau fil.
« A ce que j’ay entendu, il
« Se tient devers Norchombrelande. f. 143 b
« Dittes li que je li commande
19410 « Que il viegne veoir sa suer,
« Qui l’aime de tres loyal cuer.
« Vous savés bien sa maladie ;
« Il ne fault pas que le vous die.
« Or esploitiés, biaus filz, si bien,
19415 « Par tel art et par tel engien
« C’au retour vous en sace gré. »
— « Sire, » dist cilz, « pour verité
« J’en ferai dou tout mon pooir. »
A ces ordenances pour voir
19420 Estoit la ossi Phenonée.
Ce propre jour, a relevée,
Parti Lyonniel de Tarbonne,