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Méliador

 


Quant messires Housagres voit,
18910 Qui la combatre se devoit,
Que ses biaus freres gisoit mors,
Se li falli force et confors.
Il ne scet qu’il die ne face
Et, a fin qu’il ne se mesface
18915 A le jouste, il descent a terre.
L’espée ou poing s’en vient requerre
Melyador moult asprement.
Cilz, qui le voit apertement
Venir, est descendus ossi
18920 Et puis s’est mis encontre li.
Tost y ara bonne meslée.
Housagres, qui tenoit l’espée
Grande et longe et de bonne taille,
Au chevalier de Cornuaille
18925 Le jette pour porter damage.
Melyador a l’avantage
Est trais, quant voit le cop venant ;
De sa targe par couvenant
S’est couvers par bonne façon :
18930 Se fiert Housagre ens ou moilon
Dou hÿaume moult roidement.
De ce cop l’euist malement
Appareilliet, il n’est pas doubte ; f. 139 d
Mais l’espée, qui estoit toute
18935 D’acier, li tourna ens ou poing.
Or a Housagres moult grant soing
Que il se puist contrevengier
Et le passage calengier
Que Melyador leur devée.
18940 .I. cop a jetté de l’espée
Sus Melyador tout amont ;
Mais cilz si se targa adont
De l’escu. L’espée y entra,