Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/276

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
272
Méliador

18575 « Adont me dist li chevaliers
« Que c’estoit cilz certainnement
« Pour qui vous avés proprement
« Ceste blance dame encargie.
« Lors li priai par courtoisie
18580 « Qu’il me volsist dire le voir,
« Se c’estoit cilz, par estavoir,
« Qui fu au tournoy de Tarbonne,
« Et qui ot fortune si bonne
« Que le pris et l’onneur ce jour.
18585 « Il me respondi sans demour :
« Oïl, certes, cilz sui pour vrai.»
« Et adonques li demandai,
« Par moult gratïeuses materes,
« Se c’estoit li vostres biaus freres.
18590 « Il respondi incontinent :
« Ses freres ne sui nullement,
« Mais je sui tous ses chevaliers,
« Et me recommendés, tres chiers
« Amis, a lui, je vous en prie ; f. 137 b
18595 « Et li dittes que courtoisie
« Me fait en tous estas tres grande,
« Et que moult je l’en recommande
« De ce que ma devise porte. »
« Chiere dame, je me deporte
18600 « A vous dire en estat deü
« Ce que j’ay oÿ et veü.
« De che chevalier me parti
« Moult telement sus le parti
« Que je vous ay devant conté.
18605 « Depuis le vi, pour verité,
« Et des aultres plus de .cc.
« Tres amoureus, friches et gens,
« Tournoiier devant Signandon.
« De tous n’i cognois voir nul nom,
18610 « Mais la fu li bleus chevaliers