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Méliador

Et a le fois ce mot disoit,
Tant l’avoit il enamouré
Et en son coer encorporé,
Et y prendoit si grant plaisir
18065 C’a painnes en pooit issir.
Dont il li avint, ce termine
Qu’il gisoit dedens la courtine
Dou Brun Manoir, ou .ii. mois fu,
Qu’il ot ordenance et argu
18070 De faire .i. jolit virelay
Sus le matere que dit ay.
Quant il l’eut fait, bien li plaisi
Tant que ses vallès l’escrisi
Et se li aida a chanter.
18075 Or se pooient bien vanter,
Quant il estoient entre yaus .ii.,
Que leurs cans estoit gratïeus.
« Et pour .i. tant, » dist li varlès, [1]
« Mon signeur, que vos virelès
18080 « Soit chi chantés a clere vois,
« Entrues que nous sons en ce bois. »
Messires Tangis, sans detri,
Respondi : « Certes, je l’otri. »
Adont entre yaus .ii. s’adrecierent
18085 Et le virelai commencierent,
Par tel maniere et par tel fourme f. 133 c
Que li contre escrips nous enfourme.


Virelay[2].

Sans doubte vostres serai,
Sans doubte tant com vivrai,

  1. 18078 .i. tant, B itant.
  2. Virelay. Dans l’impossibilité de mettre sur ses pieds cette bizarre pièce, nous nous sommes contenté de distinguer les vers d’après le nombre de syllabes que leur donne le manuscrit.