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Méliador

Et l’endemain jusc’au diner,
17890 Dont trop esmervilliet estoient.
Tout ensi comme il chevaucoient
Au lés devers Norchombrelande,
Au travers d’une grande lande,
Il voient devers yaus venir
17895 Et leur chemin tout droit tenir
Deus varlès et .ii. damoiselles.
« Assés tost arons nous nouvelles »,
Ce dist Melyador en l’eure.
De puis ce granment ne demeure
17900 Que cil .iiii. moult approcierent,
Et premierement s’adrecierent
Viers Melyador li vassal,
Li quelz estans sus son cheval
Le[s] salua courtoisement
17905 Et leur demanda ensement :
« Damoiselles, ou alés vous ? »
Elles disent : « Biaus sires doulz,
« Nous alons devers Signandon.
« Besongne et aultre cose non
17910 « Nous y mainne, bien le saciés.
« S’il vous plaist, se nous radreciés
« Se noient sommes fourvoiies,
« Car nous y sommes envoiies
« En cause de messagerie. »
17915 Adont Melyador leur prie
Qu’elles voelent dire pour quoi : f. 132 b
« Et saciés, belles, par ma foy,
« Que se je vous puis consillier,
« Pour mon corps assés travillier,
17920 « Je le ferai de grant corage. »
Adont respondi li plus saige
Et dist : « Sire, vous dittes bien.
« Enjoint nous fu, sur toute rien,
« Au partir de nostre maison