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Méliador

« Ossi volentiers a mon gré f. 127 c
« Désarmé, que je l’ay armé
17275 « Hui veü tres bien tournoiier.
« S’il fust venus esbanoiiet
« Ceens, et vous le sceuissiés
« Et moy, quel mal en euissiés ?
« Ostés vostre merancolie,
17280 « Car j’en seroie plus jolie,
« Certes, se veü je l’avoie. »
Et quant ceste entent qu’en la voie
Est sa cousine et amoureuse,
Si en fu grandement joieuse,
17285 Et puis .i. bien petit souspire
Et dist : « Lasse ! je n’ose dire
« Tout ce qui sus le coer me gist. »
— « Pour quoi ? » Hermondine li dist.
« Ceens poés faite a vostre aise.
17290 « Riens ne dirés qui me desplaise,
« Non plus qu’en la vostre maison »
Et quant Florée ot tel raison,
Si dist : « Cousine, grans mercis.
« Je vous di vraiement que cilz,
17295 « Qui a hui vaincu le tournoy
« Et dont nous avons, vous et moy,
« Tant parlé puis .i. mois en ça,
« Est ceens. » Adont li compta
De mot en mot comment il vint,
17300 Et comment aler le couvint
En une cambre pour Argente,
« Qui en fist trop fort la dolente,
« Quant jusc’a ceens l’amenay.
« Certes, cousine, veü n’ay
17305 « Ne ne verai en mon vivant
« Chevalier de tel couvehant,
« Plus gratïeus ne plus joli, f. 127 d
« Ne a qui mieulz aviegne a li