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Méliador

« Et qui fait moult a ressongnier.
« Voelliés de vo santé songnier,
« Je vous en pri, chiere cousine. »
Et Florée .i. petit se cline,
17205 Et dist : « Cousine, grant mercis. f. 127 a
« Mais cilz maulz seroit tost garis
« Se vous voliés ja, au certain. »
Lors mist Hermondine sa main
Sus son cief et dist : « Oïl, voir.
17210 « Puis que santé poés avoir
« Par moy, je voel que vous l’aiiés.
« Vous est il par moy envoiiés ? »
— « Nennil. » — « Et de quoi vient il dont ? »
Et Florée adont li respont,
17215 Qui .i. peu le voir li eskiewe :
« D’une paour assés hastiewe,
« Que j’ai eü apriès souper. »
— « Paour ? » — « Voire, et esçou tout cler
« C’on conçoit fievre par paour. »
17220 — « Oïl, voir. » Et lors sans demour,
Hermondine, com esbahie
Et qui bien cuide estre trahie
Quant on a tourblé sa cousine,
Dist, et prie et li moustre signe
17225 D’amours trop plus grant que devant,
En disant : « Cousine, or avant.
« Dittes qui vous a couroucie. »
— « Il ne m’a point esleecie,
« Mais irée, saciés de voir. »
17230 — « Briefment il le me fault savoir.
« Si en serés mieus apaisie. »
Et Florée, qui est aisie
De dire tout ce qu’elle voelt,
Dist : « Cousine, estre ce ne poet
17235 « Que vous le saciés. » — « Si ferai.
« Au mains conseil y metterai