Li dist : « Pour quoi le dittes vous ? »
— « Pour ce qu’il samble tant qu’a vous f. 124 b[1]
« Que vous soiiés .i. peu malade. »
Dist ceste : « J’ay le coer tout fade [2]
« D’une pointure, Dieu merci, [3]
« Qui m’est sourvenue droit ci ;
« C’est une cose mervilleuse.
« Je ne sçai s’elle est perilleuse ;
« Mais volontiers .i. peu iroie
« En ma cambre, et la me tenroie
« Tant qu’en point fuisse revenue. »
Et ceste, qui pas ne l’argüe,
Li acorde legierement.
Adonques tout secretement
Se part Florée a quelque painne
Que ce soit, et o lui n’enmainne
Que une seule pucelete,
Espoir que de .xii. ans jonete. [4]
Et se departoit sus l’entente
Que ses sens tout ensi le tente,
Et li fait proprement a croire
Que se ceste matere est voire,
Que Melyador est en place
Entrues c’on deduit et solace.
A ce qu’elle a oÿ devant,
Il se traira tantost avant ;
A tout le mains en ora elle
Aucune certainne nouvelle.
Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/225
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
221
Méliador