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Méliador

Li dist : « Pour quoi le dittes vous ? »
— « Pour ce qu’il samble tant qu’a vous f. 124 b[1]
« Que vous soiiés .i. peu malade. »
Dist ceste : « J’ay le coer tout fade [2]
16835 « D’une pointure, Dieu merci, [3]
« Qui m’est sourvenue droit ci ;
« C’est une cose mervilleuse.
« Je ne sçai s’elle est perilleuse ;
« Mais volontiers .i. peu iroie
16840 « En ma cambre, et la me tenroie
« Tant qu’en point fuisse revenue. »
Et ceste, qui pas ne l’argüe,
Li acorde legierement.
Adonques tout secretement
16845 Se part Florée a quelque painne
Que ce soit, et o lui n’enmainne
Que une seule pucelete,
Espoir que de .xii. ans jonete. [4]
Et se departoit sus l’entente
16850 Que ses sens tout ensi le tente,
Et li fait proprement a croire
Que se ceste matere est voire,
Que Melyador est en place
Entrues c’on deduit et solace.
16855 A ce qu’elle a oÿ devant,
Il se traira tantost avant ;
A tout le mains en ora elle
Aucune certainne nouvelle.

  1. 16832 vous, A nous.
  2. 16834. ceste, A celle ; fade, A sade.
  3. 16835–16837 Ces vers sont sensiblement différents dans A :
    Et en bon estat, Dieu merchi ;
    Mais une pointure m’est chi
    Avenue, moult mervilleuse.
  4. 16848 de .xii. ans, A de .vi. ans.