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Méliador

La matere ensi qu’il le fist,
Vous l’orés, car cilz le me dist
Qui le trouva de puis escrite
16625 En une cedule petite.


Balade.

Aucun dient c’amant ont trop grant painne,
Pour bien amer et loyauté tenir ;
Pour ce, s’il ont .i. bien une sepmainne, f. 122 d
Encontre ce leur fault .c. maus souffrir.
16630 Mais a ce point ne me voel acorder,
Car Amours poet tout ce bien amender.
Par .i. seul eur c’on en poet recevoir,
Couvient il dont tout l’anoi oublier
C’on ot onques ou puist jamais avoir.

16635 Si doucement Amours ses servans mainne
C’on doit tous jours son voloir acomplir,
Mais pour ce voir dou tout en son demainne
Je me sui mis sans jamais repentir.
En ce pourpos voel fermes demorer,
16640 Si ne m’en poet jamais nullui oster ;
Car, pour certain sçai, a son doulz voloir,
Couvient il dont, etc.

Or li pri dont que de ma souverainne
Puisse, en brief temps, par sen honneur joïr ;
16645 Car c’est tout voir et bien cose certainne
Que tout mon bien me poet de ce venir.
Par ce puis jou ma joie recouvrer ;
Si l’en lairai de ce tout ordener,
Que je sçai bien par son tres grant pooir,
16650 Couvient il dont, etc.