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Méliador

Son pourpos pour avoir conseil,
Et cilz respont : « Je m’esmerveil
« Comment tout ce se pora faire. »
Et Melyador tout l’afaire
16520 Li conte et dist : « Bien se fera,
« On ira par tout et venra ;
« J’a n’i ara porte fremée.
« Pas ne seroit de moy amer
« Parfaitement belle Hermondine,
16525 « Se li et sa bonne cousine
« Ne veoie avant mon retour
« Et, se je puis venir a tour, f. 122 a
« A tout le mains je parlerai
« A Florée, et li conterai
16530 « La grignour part de mon entente.
« Elle est bien si france et si gente
« Qu’en tous cas me fera adrece. »
Adont Melyador se drece,
Qui estoit vestis et parés,
16535 Et dist : « Lansonnet, demorés.
« Je m’en vois, car il est droite heure. »
A ces mos, la plus ne demeure,
Mais se part et se met a voie.
Lansonnès rien ne le convoie,
16540 Car point ne le voelt cilz souffrir.
Tout a piet et de grant desir,
Parmi uns prés ou moult fist biel,
S’en est venus jusc’au chastiel.
La porte trueve toute ouverte,
16545 Il se boute ens, a le couverte.
De nullui ne fu cogneüs,
Car la de grans et de menus
Estoit la voie toute plainne.
Ensi c’aventure le mainne,
16550 Il s’en est entrés en la sale
Ou on carole ja et baie,