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Méliador

« Ay fait et si ferai encor. »
Or s’avise Melyador,
Tout en chevaucant, qu’il fera
15890 Une cançon et chantera.
Adonques li preus le commence,
Et met fort son entente en ce
Que la cançons soit tres bien faite,
Car il dist : « C’est pour la parfaite
15895 « Ma dame, que je tieng a dame.
« Se ne vodroie pas, par m’ame,
« Ou cas que pour l’amour de li
« Le fay, que g’i eusse falli. »
Et adonques, sans nul delay, [1]
15900 Fist il .i. joli virelay,
Qui se commençoit par tel fourme
Que l’escripture nous enfourme.


Virelay

Joie me croist, si pers dolour,
En pensant a vous nuit et jour,
15905 Ma douce dame souverainne ;
Car c’est voir ma joie mondainne
Que j’en sui ostés de tristour.

Mais plus me seroit grant joie,
Cent mille fois, de vous veoir,
15910 Car se souhaidier pooie,
Je ne vodroie mieus avoir.

Se saciés, ma tres douce amour,
Que se j’ai solas ou baudour,

  1. 15899 delay, B de lay.