Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
164
Méliador

« Qui c’est et si point a veü
« Le chevalier au rouge escu,
14925 « Une blance dame en mi lieu. »
Et Lansonnès respont : « Par Dieu,
« Oïl ; mais trop lonch temps y a. f. 110 b
« Ains que cilz tournois commença
« Dont vous me parlés maintenant, [1]
14930 « Moi et mon mestre fisent tant [2]
« Qu’il se combatirent ensamble.
« Tres bons chevaliers cilz me samble,
« Dont vo dame est enamourée.
« Nommés le moy, s’il vous agrée,
14935 « Ceste dame : s’en vaudrai mieulz. »
« Et cilz respont, si m’aÿt Diex,
« Phenonée a a nom, sans faille.
« Fille est au duch de Cornuaille
« Et s’a, ou elle doit avoir,
14940 « .I. frere que tant aime voir,
« Que elle ne s’en poet partir.
« Au nom de celi, sans mentir,
« Fist elle la feste ordonner,
« Dont vous avés oÿ parler.
14945 « Au partir de li je juray
« Que jamais ne retourneray
« Devers li, si l’arai veü
« Et, se je puis, si cogneü
« Que elle sara, au retour,
14950 « Se bien a assis son amour
« Ou se c’est uns aultres de li. »
— Dist Lansonnès : « Je vous affi
« Que vous estes entrés en painne. »
Adont le chevalier enmainne,
14955 Tout bellement, devers son mestre,
Qui esmervilliés devoit estre,

  1. 14929 parlés, B parliés.
  2. 14930 Moi, B Lui.