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Méliador

 


Ceste cose ensi demora.
Hermondine en grant gré pris a
La venue de sa cousine.
14490 Elle mengüe, et soupe et disne
Tous les jours en sa compagnie.
Elle est moult bien acompagnie,
Car c’est sa cousine germaine
Et une damoiselle plainne
14495 De toute honneur, au dire voir.
Et sachiés que bien son devoir
Fait Florée, sans retarder,
De nuit et jour recommender
Le chevalier au soleil d’or.
14500 Bien dit qu’elle n’a point encor
Oÿ parler, comment qu’il aille,
Qui le ressemble ne le vaille
De proece et de grant renom ;
Ne scet comment il a a nom,
14505 Mais c’est cilz qui, par bon arroy,
Eut le pris dou tres grant tournoy
Qui fut fait par devant la Garde ;
Et dist bien, quant elle regarde
A ce qu’elle en a oÿ dire,
14510 Que sa pensée toute tire
Qu’il passera route des preus :
« Il est frices et amoureus
« Et sont en li, au voir entendre,
« Toutes les vertus c’on poet prendre
14515 « Ne conter au chevalier jone.
« Cousine, je le voi ydone
« Droitement d’avenir a vous ;
« Et s’est ci a dire entre nous,
« Avoech les nobles meurs qu’il a,
14520 « Je croi que haus homs l’engenra. f. 107 b
« Quant je vins ci, c’est vraie cose,