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Méliador

— « Pour ce qu’il y sont ens escriptes f. 106 d
« Lettres, les queles je fis faire
« Pour mieulz recommerider l’afaire
14455 « Dou chevalier cui le donnai.
« Tous telz qu’il est, je l’ordonnai
« Et vous en verés la maniere. »
Lors le prent sus une carniere,
Qui estoit justement saudée ;
14460 La verge est en .ii. pars alée.
Hermondine s’en esmerveille,
Qui voit en cascune pareilles
Lettres d’azur, faites petites.
Ce li dist : « Florée, or me dittes,
14465 « Cousine, quel cose y a ci. »
Hermondine, qui s’esjoÿ
De l’aniel et pour la nouvelle
Façon qui li sambla moult belle,
Les .ii. pars de l’anelet prist ;
14470 Tout clerement y voit escrit :
Cilz sui qui le soleil d’or porte,
Par qui oultrecuidance est morte.
Hermondine, pour li esbatre,
Le lisi des fois jusc’a .iiii.,
14475 Et puis dist : « Or le recloés,
« Ma cousine, et le renoés
« Tout ensi qu’il estoit devant. »
Et Florée le prent errant,
Qui le remet a son devoir,
14480 Et Hermondine, pour savoir
Dou dit aniel mieulz la maniere,
Tourne et retourne le ca[r]niere,
Et si fort sen entente y met
Que clore et ouvrir l’anelet
14485 Scet ossi bien que fait Florée,
La quel cose moult li agrée. f. 107 a