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Méliador

« Mais nous vorriemes vraiement f. 4 d
« Vous et autrui courtoisement
475 « Recevoir, selonch no pooir,
« Et encores mieus no devoir
« En ferions, il n’est pas de doubte,
« Se monsigneur avoech sa route,
« Qu’il tient en la guerre d’Escoce,
480 « Estoit ci. » Et, quant cis ot ce,
Si pense .i. peu, puis dist « Ma dame,
« Je vous prommet, et foy et ame,
« Qu’en tous estas vous serviroie
« Et pour vous me combateroie,
485 « Et pour votre cousine ossi,
« A tout homme, saciés de fi,
« Pour l’amour de la lie ciere
« Et de la tres bonne maniere
« Que j’ai veü et voi en vous. »
490 — « Moult grant mercis, biaus sires doulz »,
Ce respondi Florée en l’eure,
Qui pas encores ne saveure
Pour quoi Camelz si bien s’avance
Et se met en leur ordenance :
495 Pas n’est temps encor dou savoir.
Messires Camelz au mouvoir
De son chastiel, le soir devant,
Avoit pourpos et couvenant,
En soi meïsmes, qu’il diroit
500 A la belle ou ses coers tiroit
De son penser .i. grant quartier,
Et l’avoit trop bien devant hier
Jetté et avisé ossi.
Mais quant la est, il le crient si,
505 Ou le voit aler et venir,
Que brief il ne poet revenir
A son pourpos, ançois le pert. f. 5 a
Et la riens de quoi la plus sert