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Froissart et Wenceslas

paraît pour la première fois à la cour du duc et de la duchesse de Brabant, où les poètes et les artistes étaient toujours assurés d’un bon accueil à Bruxelles, ce rendez-vous de « compaignie douce et courtoises gens[1] ». Froissart prend plaisir, dans ses chroniques, à citer cette luxueuse résidence où Wenceslas et Jeanne recevaient les princes étrangers « grandement et liement en disners, en soupers, en reviaus et en esbatemens ; car bien faire le savoient[2] ». On y voyait souvent « grosse feste de joutes et de behourt » où toute la noblesse des Pays-Bas était assemblée[3].

Le 15 avril 1366, Froissart reçut une somme de six moutons sur la cassette de la duchesse[4]. Dès cette même année, la reine Philippe était fort souf-

  1. Œuvres complètes d’Eustache des Champs, édition Queux de Saint-Hilaire et Raynaud, t. IV, p. 6 (vers 10 de la pièce dlii).
  2. Œuvres de Froissart, édition de l’Académie royale de Belgique, t. VI des Chroniques, p. 375.
  3. Ibidem, t. IX des Chroniques, p. 213. — On trouvera d’intéressants détails sur les tournois qui eurent lieu à Bruxelles durant le règne de Wenceslas dans un curieux travail de Pinchart intitulé : La cour de Jeanne et de Wenceslas et les arts en Brabant pendant la seconde moitié du xive siècle, publié par la Revue trimestrielle, de Bruxelles (VIe volume, pp. 11 et suivantes).
  4. « Item, quos domina ducissa jussit dare uni Fritsardo, dictori, qui est cum regina Anglie, dicto die, vi mottones. » Cette mention, ainsi que la plupart des mentions analogues, a été mise au jour par Pinchart, dans la Revue trimestrielle, de Bruxelles, XIIIe volume, 1857, page 59, note 70. Dix-sept mois plus tard, le 19 septembre 1367, Froissart recevait de la duchesse un autre don de dix moutons : « Item, eodem die, uni Fritsardo dictori, qui est cum regina Anglie, jussu ducisse, x motones » (Ibidem, p. 59, note 71).