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Introduction

qui termine la présente publication. Qu’il nous soit donc permis toutefois de constater qu’en deux cas au moins, Froissart a simplement désigné des chevaliers qu’il faisait contemporains du roi Artus par des noms empruntés aux guerriers anglais de son temps. Avant de paraître dans le roman de Meliador, Housagre et Dagoriset avaient figuré dans le premier livre des Chroniques[1]. Le fait est assez curieux pour qu’on le relève et le procédé méritait d’être signalé.


Le temps et la place nous manquent pour apprécier en lui-même le poème de Froissart et nous n’en dirons que peu de mots. Ce n’est point assurément un chef-d’œuvre ; mais, si l’on ignorait le nom de son auteur, il serait néanmoins impossible de n’y point reconnaître l’ouvrage d’un écrivain expert, doué de toutes les charmantes qualités qui distinguaient le poète valenciennois dont les productions ont été publiées par les soins de l’Académie royale de Belgique. À parler franc cependant, ces qualités sont trop souvent obscurcies par le choix d’un sujet comportant un trop grand nombre de combats singuliers ou de récits de tournois ; mais elles se font jour en certains épisodes, et particulièrement dans les pages où sont racontées les amours de Sagremor et de Sébille, à notre avis, les meilleures du livre. Les sentiments des deux jouven-

  1. Pour plus de détails, voir au tome III de cette édition, la Table des noms propres.