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De la composition de Méliador

rains du roi Artus, il l’a recueilli en 1365, au château de Stirling, où il passa trois jours en compagnie du roi David Bruce, ainsi que le prouve un curieux passage de la seconde rédaction du premier livre des Chroniques :


Or revenrons au roy d’Engleterre qui estoit devant Struvelin, en Escoche. Struvelin si est ung castiaux biaux et fors, seans sur une roche et haulte assez de tous costés, hormis de l’un, et est a vingt lieuwez de Haindebourg[1], à douze de Donfremelin[2] et a trente lieuwez de la ville Saint-Jehan[3]. Et fu chilz castiaus anchiennement, dou tamps le roy Artus, nommé Sinandon[4]. Et la revenoient a le fois li chevalier de la Reonde Table, si comme il me fu dit quant g’i fui, car ens ou castiel je reposay par trois jours avoecq le roy David d’Escoche, si comme je poray bien dire sour la fin de ce livre. Et estoit li dis castiaux, pour le temps que g’i fui, a messire Robert de Verssi, un grant baron d’Escoce, qui l’avoit aidiet a reconcquerre sur les Englès[5].


Au reste, le témoignage de Froissart est confirmé par la tradition locale, également constatée par plusieurs écrivains d’outre-mer, comme William de Worcester au xve siècle[6], David Lindsay au

  1. Édimbourg.
  2. Dunfermline.
  3. Saint-Johnston.
  4. Le manuscrit d’Amiens et l’édition Luce portent ici Smandon.
  5. Chroniques de J. Froissart, édition Siméon Luce, Ier, 2e partie, pp. 348–349.
  6. William de Worcester (que cite Stuart Glennie, en un mémoire Arthurian localities, p. lvii, figurant en tête du tome III de Merlin, publié en 1869 par l’Early English Text Society) raconte