et, une quinzaine d’années plus tard, il en aurait fait une nouvelle rédaction, développée de façon à y introduire les poésies lyriques de Wenceslas de Luxembourg. Il est impossible de dire quels épisodes ont été alors ajoutés au récit primitif, mais il est assez probable que l’épisode du chevalier travesti en peintre ne figurait pas dans le poème original ; c’est du moins ce qui semble résulter du troisième des fragments du manuscrit A. Les paroles que l’auteur prête à Phénonée, au cours du tournois de Monchus, lorsqu’elle reconnaît en Agamanor le chevalier qui remporta le prix à Tarbonne[1], ne permettent point de supposer qu’elle ait revu ce preux au manoir du Bois, où la rédaction B nous le montre apportant d’abord les tableaux peints par lui pour la fille du duc de Cornouailles et joutant ensuite contre Morphonet et Abiace.
En composant un roman de chevalerie qu’il rattachait au cycle de la Table Ronde, Froissart devait nécessairement y introduire les personnages, essentiels dans un roman de ce genre, du roi Artus, de la reine Genièvre et de Keu le sénéchal ; mais, à
- ↑ Tome III de la présente édition, p. 266, vers 39 et ss.
Livre de la Duchesse, composé peu après la mort de la duchesse de Lancastre en 1360 (Œuvres de Froissart, édition de l’Académie royale de Belgique, t. Ier des Poésies, introduction, p. xix).