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Les manuscrits de Méliador

encore été jugé digne de recevoir celle qui le protège aujourd’hui[1].

Le manuscrit de la Bibliothèque nationale, qui semble être entré dans cet établissement vers la fin du dernier siècle, ne porte aucun signe de nature à mettre sur la voie de son origine. Il n’y a point lieu de supposer qu’il provienne de la librairie des ducs de Bourgogne et qu’il ait été apporté de Bruxelles, soit après la prise de cette ville en 1746, soit encore en suite de la campagne de Belgique, de 1792 : ni les inventaires du XVe siècle publiés par Barrois[2], ni le catalogue de la bibliothèque de Bourgogne rédigé en 1568 par ordre du roi Philippe II[3] ne mentionnent en effet d’exemplaire de Meliador.

Dès lors, si l’on considère que les copies et particulièrement les belles copies d’un poème aussi considérable et si peu connu n’ont pas dû être très nombreuses, il ne sera peut être pas trop téméraire de supposer que le no 12557 du fonds français n’est autre que le manuscrit de Meliador qui faisait partie de la librairie du duc Charles

  1. Durant ce temps, la première page étant devenue d’un déchiffrement assez difficile et l’emploi de réactifs n’ayant point donné un résultat suffisamment appréciable, quelqu’un s’est avisé de raviver les caractères en y repassant de l’encre, mais l’opérateur a été assez inhabile pour transformer en Eschec le mot Escoce du neuvième vers.
  2. Dans sa Bibliothèque protypographique. Paris, 1830, in-4o.
  3. Ce catalogue est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque nationale, Cinq Cents de Colbert, sous le no 130.