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Introduction

Roman de Camel et d’Hermondine[1], il demeura en quelque sorte perdu jusqu’au mois d’octobre 1893, où, grâce à cette indication, nous pûmes y reconnaître le livre perdu de Froissart. L’exécution de ce manuscrit est sensiblement plus soignée que celle du manuscrit A, où l’on remarque l’omission de deux vers à onze lignes de distance. Les lettrines initiales de chaque strophe sont rehaussées d’or et l’écriture du copiste, plus allongée que dans A, semble par cela même accuser une date un peu plus récente qu’on peut approximativement fixer à 1400. En son état actuel, il se compose encore de 226 feuillets à deux colonnes de 34 vers chacune en moyenne ; mais il a perdu deux de ses feuillets intérieurs[2] et un certain nombre, une vingtaine peut-être, des feuillets qui le terminaient[3]. Le haut de la première page est occupé par une miniature qui représente Camel de Camois forçant le cerf en vue du château de Montgriès d’où Florée et Hermondine assistent à la scène ; mais cette miniature et toute la page ont beaucoup souffert, alors que le manuscrit, privé de sa première reliure, n’avait pas

  1. Ce titre était moins vague que celui de Roman du roy Artus, inscrit au dos de ce précieux volume lorsqu’on lui donna, au commencement de ce siècle, une reliure en veau plein, aux armes de l’empereur Napoléon Ier.
  2. Ces feuillets étaient placés, le premier entre les feuillets actuellement chiffrés 40 et 41, le second entre ceux qui portent aujourd’hui les numéros 209 et 210.
  3. Cette appréciation repose en partie sur le fait que le manuscrit de Meliador que Froissart lut à la cour du comte de Foix, se composait de 500 pages environ (voir plus haut, p. iv, note 2).