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Méliador

« Quel qu’il soit ». — « Et comment se nomme,
« Monsigneur ? » ce dist Lansonnès.
8365 — « Camelz. Il est telz et si fès,
« Qu’il a en armes moult grant grasce,
« Et n’est nulz encor qui le passe
« De proece ne de renom. »
— « Par ma foy, il porte un bon nom »
8370 Dist Lansonnès, « et volentiers
« Le verai, s’il est chevaliers
« Tel, a le main et a l’espée,
« C’on li porte le renommée. »



Tout ensi qu’il se devisoient,
8375 Et que la entre yaus .ii. parloient,
Evous Florée la venue
Et sa gent moult bien pourveüe
De conjoïr le chevalier. f. 62 a
En la cambre, sans detriier,
8380 Sont entré et grant joie font.
Floré[e] se prent garde adont
De ce que point n’avoit encor
Veü cest dou biel soleil d’or,
Qu’elle voit point en une targe.
8385 Adonques ses coers si se carge
De penser trop plus que devant ;
Tout quoiement s’est trette avant
Et au dit chevalier parolle.
Toute tele fu la parole :
8390 « Biaus sire, cognissiés moy voir,
« Se le tenrai a grant savoir.
« Estes vous cilz, en bonne foy,
« Qui conquesistes au tournoy
« L’esprivier par devant la Garde ? »
8395 Et Melyador le regarde,
Si mua .i. petit coulour ;