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Méliador

« J’en vodroie bien avoir pais,
6355 « S’il pooit estre aucunement. »
Et Florée moult doucement
Li respont et dit : « Ma cousine,
« Pour sen visce que je destine
« A grant et mervilleus pour vous,
6360 « Ai je toutdis mis entre nous
« .I. bon moiien et metterai,
« Mais si tres cruel, je le sçai,
« Que, s’il percevoit le contraire,
« Je n’aroie jamais que faire
6365 « A Montgriès saciés le de voir ;
« Se vous cuide il moult bien avoir
« A moullier, combien qu’il attende.
« Or ne poet estre que ne tende
« Aucuns preus chevaliers pour vous
6370 « Qui ne le contourne au desous,
« Ains que fins viegne des .v. ans.
« Cousine, je ne sui pas sans
« Pluiseurs pensées, nuit et jour,
« A celle fin c’a vostre honnour
6375 « Puissiés de ceste cose issir.
« Or ai je pourpos et desir
« Que quant escusé vous arai,
« C’a la Garde au tournoi irai
« Pour veoir les bons chevaliers. f. 47 b
6380 « Ja y veroie volentiers
« .I. chevalier de tel vertu
« Qui euist le force et l’argu
« De nous ce Camel desconfire.
« Cousine, me volés vous dire
6385 « Plus nulle riens qui viegne a main,
« Car je vodrai partir demain.
« Faire ne puis chi lonch sejour :
« Li tournois sera en brief jour,
« S’en deffaurroie moult envis. »