Leurs proeces et essaiier.
Il a bien corps de chevalier
Pour tout ce faire vraiement, f. 43 b
Et si aime tres ardanment
Hermondine, dont il vault mi[e]x.
Tant chevauca, si m’aÿt Diex,
Gratiiens parmi une lande
Dou pays de Norchombrelande,
Sans trouver aucune aventure
C’on doie mettre en escripture,
Qu’il s’en est venus sus .i. soir
A la porte dou dit manoir
De Montgriès. Lors c’on sceut laiens
Qu’il estoit errans et des gens
Le roy Artu, on sault avant
Et Florée toute devant,
Qui li a fait la porte ouvrir.
Cilz y entre en tres grant desir
Que de laiens oïr nouvelles.
Florée avoech les damoiselles
Le rechiurent moult liement,
Et l’en menerent erranment
En une cambre desarmer
Et puis l’ont assis au souper.
Apriès souper se deviserent
Et de pluiseurs coses parlerent.
Gratiiens a la damoiselle
Demanda : « Or me dittes, belle,
« Des besongnes que je desire
« Me sariés vous aucunes dire ? »
— « Quelz besongnes ? » respont Florée.
— « Damoiselle, s’en vo contrée
« A nul chevalier qui s’avance,
« Selonc la queste et l’ordenance,
« La quele nous avons empris. »
Et celle a les parlers repris
Page:Froissart - Méliador, tome 1.djvu/247
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
167
Méliador
