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Introduction

vices ; on les accepte. Après le coucher du soleil, il s’embarque avec la messagère et arrive le lendemain à Montrose où chacun se réjouit de sa venue. Les ennemis de la jeune dame sont aussitôt avisés de l’arrivée d’un champion déterminé à les combattre. Les quatre frères se nomment Madrigais, Balastre, Cobastre et Griffamont ; le plus âgé n’a que vingt ans et ils visent tous quatre à acquérir le renom de parfaits chevaliers (v. 10431).

Le château de Montrose, que Jules César a fait construire sur un bras de la Severn, a depuis quitté ce nom pour celui de Chepstow. Méliador y reçoit un accueil digne de lui, et bientôt les quatre chevaliers viennent le défier et poser les conditions de la lutte. L’un d’eux se mettra d’abord à la disposition du champion de Florence, la dame de Montrose : si celui-ci le défait, il aura le lendemain affaire à un autre adversaire ; de même le troisième jour si le sort lui demeure favorable ; enfin, au cas d’une nouvelle victoire, il devra se mesurer le quatrième jour avec celui qui n’aura point encore combattu. Ils règlent ainsi l’ordre de bataille, afin de n’encourir aucun reproche, et trois d’entre eux se retirent (v. 10509).

Griffamont a obtenu de ses frères de se mesurer le premier avec le chevalier au Soleil d’Or, mais il est bientôt forcé de se rendre, et Méliador l’emmène prisonnier au château de Montrose. Ses trois frères se concertent pour le combat du lendemain où Cobastre a le même sort que Griffamont. Tandis que Méliador prend quelque repos après cette seconde victoire, arrivent au château de Montrose un chevalier errant et son écuyer égarés depuis quatre jours dans le pays de Galles. Tangis, c’était le nom du chevalier, est accueilli par la demoiselle et, au récit que lui fait Florence de l’entreprise de Méliador, reconnaissant dans celui-ci le héros du tournoi de la Garde, il n’hésite pas à déclarer qu’elle ne pouvait trouver un meilleur champion. Par discrétion, il n’accepte point l’offre qui lui est faite d’entrevoir le chevalier au Soleil d’Or, mais il témoigne le désir d’assis-