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Méliador

Qu’encontre ce cop fu estainne.
Son glave voile en .ii. tronçons.
3925 Onques n’en perdi les arçons
Melyador qui bien se tint ;
Mais en venant la se maintint
A guise de bon chevalier,
Car tele li ala baillier
3930 De son glave trencant et roide
Que la pointe acerée et froide
En l’espaule li embara,
Par tel façon qu’il ne l’ara
Sanée dedens quatre mois.
3935 Moult bien se tint a ceste fois
Aghamar qui point ne cheï.
Melyador se pourveÿ, f. 30 b
Qui mies ne se va lassant
De sachier l’espée en passant,
3940 Et dessus Agamar retourne.
Pour bien escremir biel s’atourne,
Car il sceut ce que faire doit [1]
Et, quant li chevaliers le voit,
Que cilz si aigrement l’approce,
3945 Le cheval des esporons broce
Et si le cuevre de sa targe.
Melyador, qui point n’atarge
Et qui noient ne le ressongne,
De li ferir .i. grant coup songne
3950 De l’espée qui moult bien taille.
Amont le hÿaume, sans faille,
.I. si grant cop li a donné
C’Agamar a tout estonné ;
A painnes qu’il ne l’abati
3955 De ce cop, tout l’a endormi.
Cil qui estoient ou chastiel

  1. 3942 Car il sceut ce que, B Car il sceüt ce que.