Page:Froissart - Méliador, tome 1.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
Méliador

Bien y ont trouvé le chemin
3820 Entre lui et son escuier.
Si tost qu’il deurent approcier
Le chastiel, il voient la tour
Et tout le plain pays au tour.
Ou dongnon avoit une gette
3825 Qui la ditte frontiere gette.
Si tost qu’il voit illuec venant
Melyador, ou couvenant
Qu’il estoit, si sonne et ressonne,
Et en sa buisine raisonne
3830 Qu’uns chevaliers errans vient la.
A ce que les gens enfourma
Qui estoient à la barriere,
Il se vont tout retraire arriere.
Lansonnès s’en vient a la porte,
3835 Qui tels nouvelles leur aporte. f. 29 c
« Signeur, c’or nous metés laiens, »
Ce dist, « nous sommes de vos gens.
« Veci mon signeur et mon mestre
« Qui voet vostre saudoiiers estre
3840 « Contre Agamar, qui vous guerrie
« Et qui sans raison vous herie. »
Dont sitost que cil l’ont oÿ,
Si en sont forment resjoÿ,
Et dient : « Amis, cilz nous vaille.
3845 « Si enterés dedens no baille,
« Que vous soiiés li bien venus
« Et a grant joie receüs. »
Adont ont il la porte ouverte.
Cil y entrent a le couverte,
3850 Qui estoient en grant desir
Que de cel Aghamar veïr.