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Méliador

« En la queste, s’ensi avient,
« Puis c’on y doit et y couvient
« Aler, que des premiers n’i soie.
« Mais orains trop fort je pensoie
3270 « A mon pere et a son congiet,
« Le quel j’ai trop fort ressongniet,
« Car je sai bien que par son gré
« Jamais ne l’aroie impetré,
« Et pour ce a toi me descuevre
3275 « Que tu m’aideras sus ceste oevre.
« Partir me fault, il n’y a el,
« Et raler devers nostre ostel,
« Mais par derriere demorras,
« Car le malade tu feras,
3280 « Et de tout ce t’escuserai.
« Mais la finance te lairai
« Pour faire ouvrer, bien et a point,
« Armeüres apriès mon point,
« Et les fais faire sans sejour
3285 « Par quoy partir je puisse au jour
« Qui est ordonnés de mouvoir.
« Or te fault voirement savoir
« De quoi je me voel coulourer :
« .I. bleu harnois sans riens oster,
3290 « Hÿaume et targe, espée et lance,
« Feras tu faire a me samblance.
« Mais tu metteras en me targe f. 25 c
« .I. soleil d’or, de tant te carge.
« Pour l’amour de la blewe dame
3295 « Serai li bleus errans, par m’ame. »
Respont Lansonnès qui s’avise :
« Sire, je pris bien vo devise
« Et je le ferai tout ensi.
« Que recordé le m’avés chi. »
3300 Depuis ne demora granment
Que Melyador proprement