Page:Froissart - Méliador, tome 1.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
Méliador

1925 Li rois Hermons a bien contens
Se tient lors de sa fille belle,
Et reporte tost la nouvelle
As chevaliers de son conseil,
Et dist : « Signeur, je m’en conseil
1930 « A vous. Qu’en est-il bon a faire ? »
Et cil dient : « Sus cest afaire,
« Monsigneur, ne sarions nous
« Entredeus mettre ne rebous.
« Plus biel ne se puet escuser f. 15 c
1935 « Vo fille de non marier.
« Ossi le poés bien valoir,
« Pour mains de mautalens avoir,
« A chiaus qui le reuvent et prient,
« Et qui sejournent et detrient,
1940 « Et ont ja sejourné droit ci
« Maint jour pour avenir a li. »



Ensi fu consilliés li rois,
Et respondi a celle fois
As messagiers qui la estoient,
1945 Li quel la response attendoient
De sa belle fille Hermondine :
« Biau signeur, je ne voi nul signe
« En ma fille, comment qu’il aille,
« Que de mari avoir li caille,
1950 « Pour cose c’on l’en puist parler.
« Si en poés moult bien raler
« Tant que je vous remanderai.
« Espoir, ma fille trouverai
« En aultre estat dedens .i. an.
1955 « Ne l’en quier faire plus d’ahan,
« Ne d’enqueste, ne de parolle
« Tant qu’en present, car on parolle
« A li, ce m’est vis, pour noient. »