ce qui la préoccupe non moins que Florée et s’excuse sur sa jeunesse : elle n’a point encore quatorze ans révolus. Enfin, sur les conseils de sa cousine, elle déclare au roi Hermond qu’elle a fait vœu d’épouser le chevalier qui, en la cour du roi Artus, sera, après cinq années d’épreuves et de l’aveu de tous, reconnu pour le plus vaillant. Florée estime que cet arrangement, grâce à une lettre qu’Hermondine écrira à Camel, est de nature à donner satisfaction à celui-ci, sans engager cependant l’avenir d’une façon irrévocable. Après avoir pris l’avis de ses conseillers, le roi Hermond condescend au vœu de sa fille : il envoie six chevaliers à la cour du roi Artus, à Carlion, pour faire connaître les conditions de la quête, c’est-à-dire du concours, et, sous la dictée de Florée, Hermondine écrit à Camel une lettre destinée à le convaincre que tout a été combiné pour favoriser son amour (v. 2198).
Florée, prenant alors congé du roi d’Écosse et d’Hermondine, rentre à Montgriès. Le lendemain même de son retour, elle se rend à Camois et remet à Camel la lettre de la princesse. L’annonce de la quête, qu’elle lui représente comme un artifice imaginé en sa faveur, le comble de joie. Il remet donc son prisonnier en liberté, l’accompagne durant plus de deux lieues et revient en son château, convaincu qu’il sera un jour époux d’Hermondine et roi d’Écosse (v. 2446).
L’été venu, le roi Artus songe à donner une fête qui est fixée à la Pentecôte. À cet effet, il envoie des messagers à Tarbonne, vers le duc de Cornouailles, Patris, dont le fils Méliador, âgé de dix-huit ans environ, donne les plus grandes espérances. Si le duc y consent, Méliador sera fait chevalier à la fête prochaine. Le duc ayant répondu affirmativement, Méliador se rend à Carlion : il est au nombre des deux cents nouveaux chevaliers que crée le roi Artus et remporte le prix aux joutes qui ont lieu à cette occasion. Alors que les fêtes se terminaient par un dîner d’adieu, arrivent les six chevaliers envoyés par le roi d’Écosse,