Page:Froissart - Méliador, tome 1.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
21
Méliador

Et dist : « Certes, ce poise mi.
« Or me recommendés a li,
« Je vous en pri, car je m’en vois.
« Mes gens m’attendent en ce bois ;
685 « Je croi que nous y cacerons,
« Car la trace d’un cerf sieuons. »
Lors remonta incontinent.
Florée adonques molement
Le pria d’illuech demorer,
690 Car assés peut considerer
Ce ou jetté ot son avis.
Li chevaliers dont je devis
Se departi a celle fois,
Tous courouciés, et ce fu drois,
695 Car point n’avoit veü sa dame
Ou tout a rendu jusc’a l’ame.
Encores fust plus courouciés
S’il seuist bien tous les meschés
Que Florée li taille et brasse ;
700 Elle perderoit tost sa grasce.
Mais encor point ne s’i encline,
Ançois le tient pour sa voisine
Bonne, et propisce et gracieuse
Et en tous estas tres joieuse.


705
Messires Camelz retourna
En son chastel et sejourna
Un mois complet de puissedi,
C’onques de Camois ne parti.
Se n’estoit il point a son aise.
710 On ne li fait riens qui li plaise f. 6 c
Tant est fort merancolieus.
Le plus du jour voet estre seulz.
La se devise et si propose
Comment il fera ne quel cose,