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DU QUATORZIÈME SIÈCLE.
viage. — La dame qui assignée de six mille francs tout son viage étoit sus. — Sa fille et le fils du roi devoient tenir le viage du roi son père, tout ce pays de Galice.
Viaire (visage). — À viaire découvert. — Là fut occis messire Charles de Blois, le viaire contre ses ennemis.
Vicinage (voisinage).
Victorier (triompher, vaincre). — La couronne de laurier au chef, si comme anciennement souloient les rois faire, quand ils victorioient et vainquoient ou desconfisoient un roi en bataille.
Vidant [en] (en s’écartant). — À la seconde empeinte, ils se consuivirent, mais ce fut en vuidant.
Viès (vieux). — Un pain, qui n’avoit pas trois semaines, y valoit uns viès gros, n’y valoit que quatre mitres. — Cent mille viès écus.
Vigille (veille ; employé encore en langage d’église). — La vigille de Noël.
Vilener, Villener (maltraiter, faire honte). — Et en blâma et vilena ceux de Paris. — Mais villena les messagers du saint père. — Et l’avoit l’écuyer villené.
Vinage (droit sur le vin).
Vindication (vengeance). — La vindication étoit jetée sur Bruges.
Vireton (flèche, javelot). — Il fut trait d’un vireton et percé tout outre le bassinet parmi la tête.
Virrier (vitrier).
Visage [faire] (faire face).
Vissièmes [nous] (nous vissions, pluriel normand). — Et fut nonne avant que nous vissièmes les batailles.
Vitaille (vivres ; les Anglais prononcent de la même manière leur mot victuals).
Vitailler (vivandier). — Fors aucuns povres vitaillers qui suivoient l’ost.
Vitupération (blâme). — À très grand vitupération viendroit à la ville de Gand.
Vitupère (honte, blâme). — À la confusion et vitupère du roi. — À trop grand vitupère leur tourneroit.
Vitupérer (faire honte). — Le duc de Lancastre s’étoit forfait et vitupéré quand il avoit épousé sa concubine.
Vitupéreusement (honteusement). Or sera la roine d’Angleterre recueillie vitupéreusement.
Vocable (proverbe). — Ainsi advint, et que le vocable soit voir, que on dit que, etc.
Voir, Voire (vrai, même).
Voirement (vraiment).
Vois [je] (je vais). — Sans prendre congé ni dire : je m’en vois.
Voise [qu’il] (qu’il aille). — Qu’il s’en voise un petit reposer. — Il me plaît bien que cette ordonnance voise ainsi.
Voldrent [ils], Vouldrent, Volrent (ils voulurent). — Le quel corps ils ne vouldrent oncques rendre.
Voler (chasser au vol).
Volsissent [qu’ils] (qu’ils voulussent).
Voulenturieux (qui veut faire sa volonté). — Messire Jean, évêque de Nordvich, qui étoit jeune et voulenturieux.
Voutentiers (volontiers).
Voulroi [je] (je voudrois). — Je ne le voulroie mie faire autrement.
Vueil [je] (je veux).
Vuis, Vuit (vide). — Le pays étoit tout vuis de gens d’armes.
Vuiseuse (futilité, distraction, chose oiseuse et vicieuse). — Oncques il ne voulu que le repos et séjour, les vuiseuses et les ébattements des dames. — Ainsi se tenoient-ils tous cois et entendoient à se loger, à boire ou à manger ou à faire autres vuyseuses. — Et retournoient tous ces profits et vuiseuses, en danses et fêtes, en boire et en manger.
Vuys (vide). — Le royaume de France n’est pas si vuys de chevalerie que vous ne trouviez bien à qui faire armes.


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Warenne (garenne où on réunit les lapins et le gibier). — Et fesoient de la ville d’Auffrique leur warenne, et la font encore.
Wason (gason). — Les chevaux mangeoient terre pour le wason ; c’est-à-dire au lieu de gason.
Waucrer (errer çà et là). — Si waucroient parmi les champs. — Le roi et sa grosse navie waucrèrent et furent sur la mer le terme de neuf semaines. — Mais commencèrent à waucrer le barge aval et amont sur la rivière.


Y


Yauve, yaue, Yeaue (eau). — Ils avoient basse yeaue.
Yève (eau). — Les yèves et le froid temps.
Yre (colère).
Yré (courroucé).
Yreux (en colère).


FIN DU GLOSSAIRE DU QUATORZIÈME SIÈCLE.