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xix
DU QUATORZIÈME SIÈCLE.
justaucorps). — Et avoit vêtu un noir jaque de velours qui moult l’échauffoit.
Jongle (conversation). — Atant rentrèrent-ils en autres jangles.
Jangler (plaisanter).
Jengle (plaisanteries). — Garçons montés par leurs jengles et par leurs bobans en honneurs.
Jeuer (jouer). — Ainsi que enfant jeuent et s’ébattent.
Jeu parti (jeu bien partagé). — Et quand ils se voyoient à jeu parti au plus fort de leurs ennemis.
Jeuwiaux (joyaux). — Et l’avoit le duc enrichi en bons jeuwiaux en or et en argent.
Joiel (joyau). — Si se douta à perdre si riche joiel que le bassinet du roi, qui étoit estimé à tant de florins.
Joignant, joindant (près de). — Et leur convenoit passer assez près de Clermont, joignant des fossés et des murs.
Joïr (jouir). — Vous ne pouvez paisiblement joïr de la couronne fors par bataille.
Joli (joyeux, gai). — Il en fut toujours plus lie, plus gai et plus joli. — Et sachez bien qu’il n’y avoit si preux, si riche, ni si joli, qu’il ne fût en grand effroi de lui-méme.
Jolier (rendre joli). — Tous s’efforcèrent à jolier leurs vaisseaux.
Jolier [se] (s’orner). — Lors s’armèrent et se jolièrent plus de vingt mille Parisiens.
Jolieté (gaîté). — Quelque bonne prise, dont nous étoffions nos jolietés.
Joliettement (élégamment). — Et se demenoient joliettement sur leurs chevaux.
Joliveté (gaîté). — Si pussiez voir entre ces nouveaux chevaliers toute joliveté et apperteté.
Jou (je). — Ainsi fui-jou informé.
Jone (jeune). — Le jone roi de France étoit au gouvernement de ses oncles.
Jouée (soufflet sur la joue). — Il lui donna une jouée.
Jouel (joyau).
Journée (voyage). — Ni aller à Lille à leur journée.
Josne, jovène (jeune).
Juponnier (feseur de jupons).
Jupper (appeler). — On n’oyoit mais ni crier, ni jupper, ni renommer aucunes enseignes ni aucun seigneur.
Jus (à bas). — Toutes autres choses mises jus.
Justicier (condamner).
Jut [il] (de gésir) ; il resta.


K


Kai (quai).
Kas (machine de guerre).
Kieute (tapis).


L


Labouré (travaillé). — Nous avons tant fait et labouré envers ceux de nos métiers.
Lai (legs). — Il y pensa et fit ses lais. — Après tous ces lais ordonnés et laissés.
Laier (laisser).
Laigne (bois). — Autant que on apporteront de fagots de laigne on auroit de blancs.
Laira [il] (il laissera).
Lairay [je] (je laisserai).
Lairoient [ils] (ils laisseroient). — Ils eurent conseil qu’ils n’en lairoient nuls entiers.
Lairoit [il] (il laisseroit).
Lame (cercueil). — La cause a été pour embellir sa lame et sépulture.
Lancer (attaquer avec la lance).
Landevère (digue ; des deux mots allemands, land wehr, défense du pays. On l’applique à une levée d’hommes armés). — Nous avons plusieurs bonnes landevères, ce sont bons fossés ou digues. — En tournant et en environnant cette landevère ils trouvèrent une frète (passage).
Langager (parler, pérorer). — Le prince parloit et langageoit pour lui. — Ainsi que on langage d’armes ensemble.
Langagier (parleur). — Un sage et vaillant homme et beau langagier.
Langour (langueur). — Quand il fut chu en maladie et en langour.
Langue-fride [le] (mot traduit de l’allemand, land fried, paix du pays ; c’est une sorte de garde nationale).
Large (généreux).
Largesse (espace large, libre). — Nous prendrons la largesse des champs aussi bien que nos ennemis ont fait.
Larrecin (larcin).
Larrecineusement (furtivement).
Lascheté, lasqueté (lassitude, lâcheté). — Les autres par laschetë traînoient leurs épées. — On y avoit vu et trouvé tant de lasqueté que on avoit petite fiance en eux.
Latinier (interprète). — Et furent bien examinés des latiniers du roi. — Par le moyen d’un latinier qui remontroit les paroles de l’un à l’autre.
Léans, laiens (là-dedans).
Legaulx (légats). — Or vous parlerons des légaux de Béarn et de Foix
Légier [de] (aisément). — De légier ils recouvreroient la ville.
Légit [il] (il lut). — Il reçut les lettres et les légit.
Légy [on] (on lut). — Depuis on légy tous ses forfaits pour lesquels il recevoit mort.
Letton (fer ; on dit encore fil de laiton). — En son vivant en beau letton il le fit former et tailler.
Lez (côté).
Li (les, à lui, à elle). — Li uns comme li autres.
Lie (joyeux).
Liement (joyeusement).
Liesce (joie).
Lige (lié par une obligation féodale).
Ligement (en hommage lige).
Lignage (famille). — Les grands bourgeois de Rennes qui étoient tous d’un lignage.
Ligner (aligner). — Comme s’ils l’eussent ligné à la cordelle.
Lin (vaisseau de ligne). — Et se boutèrent en un lin en mer. — Si fit appareiller un vaissel, qu’on appelle lin, qui va par mer de tous vents et sans périls.
Linceu (drap de lin). — Flambe ardente se bouta en ce lit, entre les linceux.
Liné (fait d’étoffe de lin). — Les chemises linées et poyées étoient joignant à la chair.
Linfar (mot traduit de l’allemand, leicht fertig, méchant, prêt à tout).
Lique (espèce de bâton).
Lisirent [ils] (ils lurent ; de lire).
Lisit [il] (il lut). — Le chanoine lisit ces lettres. — On lisit ces lettres.
Litteron (petit lit). — En ce solier avoit un povre litteron, où les enfans de la povre femme gissoient.
Livré (soigné, nourri). — Et étoient leurs chevaux mal logés et mal livrés.
Lobe (moquerie, tromperie, ruse). — Mais lui fesoient très bonne chère et le tenoient de gengles et de lobes. — Et le menaçoit tant par lobes que.
Lober (railler). — Je ne le dis mie pour vous lober.
Loer, louer (conseiller, louer). — Je loe donc que nous chevauchons. — Le royaume vous loué-je vider. — Je me loe des Bretons.
Logette (petite cabanne).
Loi [la] (la magistrature). — Quand il eut renouvelé la loi, et de tous pris la féauté et hommage.
Loien (lien). — Quelques traités ni quelques loiens de paix ni d’accord qu’il y eut.
Loier (attacher, lier). — Sa nef étoit forte et bien loiée. — Si son cousin